mercredi 19 mars 2008

La Politique en Action

LA POLITIQUE EN ACTION
Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément - N.Boileau, L'art poétique, Chant I.

Municipales et cantonales 1er tour (analyse " La politique en action ")

C’est la règle, ceux qui n’ont pas gagné ne peuvent pas dire qu’ils ont perdu pour ne pas démobiliser leur électorat et ceux qui ont gagné ne le crient pas trop fort pour ne pas remobiliser le camp adverse. On n’est pas dans le tsunami rose, mais pas non plus dans la vaguelette pink. L’analyse est difficile, des tas de listes d’intérêt local ne sauraient se compter ni à droite ni à gauche mais en gros, les socialistes ont plutôt marqué des points dans la 1ere manche des élections municipales : officiellement, les listes de gauche ont obtenu 47,9 % des voix, celles de la majorité 40,59 %, elles ont surtout beaucoup d’élus dès le 1er tour. Cependant, 14 des 22 ministres ont été élus au 1er tour ce qui peut laisser penser que les Français ne sanctionnent pas la politique du Gouvernement. On a la réplique au niveau des élections, des sondages : Sarkozy au plus bas, Fillon au plus haut.
Autre constat de ces municipales : la sociologie des grandes villes a clairement basculé à gauche. Les grandes villes et leur cœur avaient donné une majorité à S.Royal à la présidentielle et cela se confirme aux municipales. La droite se retourne vers des fiefs de province ou les villes de la banlieue. Après les municipales, il sera très intéressant de regarder la bataille suivante : les élections des présidents d'agglomération ou de communautés de communes pour voir le réel rapport de force qui s'installera au niveau local. Parmi les gagnants de ce phénomène, il faut particulièrement saluer l'élection au premier tour de G.Collomb à Lyon. Par contre, à Paris, la victoire de B.Delanoë bien que nette est entachée par la partie de politique politicienne qu'il est en train de jouer avec le Modem et les Verts avec en ligne mire le congrès du PS. Le comportement du Modem et de M.De Sarnez n'est pas non plus tout blanc dans l'affaire. Qu'elle arrête de faire croire que sa décision n'était pas prise de s'allier avec le PS bien avant le résultat du premier tour.
Ce qui m’a fait plaisir, c’est la réélection d’A.Juppé acquise dès le 1er tour : parce qu’il a dit qu’il voulait être un maire à plein temps. Et que ça me parait frappé au coin du bon sens ; le métier de maire est un job à plein temps. C’est d’ailleurs la position de V.Pécresse qui estime que son job de ministre l’occupe déjà à plein temps et ne lui permettrait pas de gérer correctement une grande ville (Versailles). P.Devedjian, lui-même a indiqué, à propos de la décision de C.Estrosi de se retirer du gouvernement en cas d’élection à Nice, que le corps électoral plébiscitait dans les grandes villes un maire à plein temps. Bon, c’est pas gagné, les partisans du non cumul des mandats sont clairement minoritaires. Même A. Montebourg s’est laisser tenter, malgré ses précédentes déclarations, et vient de se faire élire en louchant sur la présidence du conseil général de Saône et Loire. Et pourtant, le non cumul revaloriserait un peu le métier de maire et redonnerait du crédit à celui de ministre : ça permettrait en plus de voir émerger une nouvelle génération en politique.
Le PS, lui n’a toujours pas de stratégie électorale et F.Hollande et S.Royal continuent à tirer à hue et a dia le positionnement de leur parti ; F.Hollande déclarant ce matin que le PS n’est pas dans une stratégie d’alliance nationale avec le Modem, contrairement à ce qu’avait dit hier soir S.Royal, qui réclamait des alliances partout avec celui-ci.
Quand au Modem, sa stratégie consiste à se vendre au plus offrant au 2eme tour ; pour de la rénovation en politique, c’en est où je ne m’y connais pas. F.Bayrou, a prévenu que son mouvement ne donnerait " pas de consigne générale " et examinerait la situation " ville par ville, candidat par candidat ".
Pas de chance pour l’UMP, qui par la voix de J-P Raffarin et de P.Devedjian, s'est déclarée prête, à engager " une négociation globale " avec le Modem. L'Ump était même prête, en échange, à soutenir M. Bayrou à
Pau, contre sa propre liste conduite par Y.Urieta ! F.Bayrou, a qualifié de manœuvre électorale cet appel à la négociation. Ouf ! Notre champion toute catégorie du " et-et " est heureusement là, vigilant républicain, entré en résistance jusqu’en 2012 : il vient juste de conclure une alliance (non, enfin le Modem local), avec le PS marseillais : la fusion des listes Modem-PS pourrait rapporter 5 sièges au Modem au conseil général en cas de victoire de la gauche. J’appelle donc, pour ma part à débrancher le Modem, qui a refusé à ses électeurs du 1er tour une ligne claire et va essayer de leur faire soutenir les gagnants du second tour sans se soucier de leurs projets. J’aimerai bien voir un soutien de projet, pas forcément assuré de la victoire. Y en aura-t-il un ? (Et à Lille et dans le Nord ?)

LA POLITIQUE EN ACTION
Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément - N.Boileau, L'art poétique, Chant I.

Municipales et cantonales 2ème tour (analyse " La politique en action ")

La gauche est créditée à l'échelle nationale de 49,5% des suffrages contre 47,5% à la droite, ce qui constitue clairement une défaite à ces élections municipales et cantonales pour la droite. Oui, mais, la droite réalise 47,5% par ses propres forces, tandis que la gauche n’atteint la majorité qu’avec les voix du Modem et du PC. C’est dire que la gauche, va maintenant de Besancenot à Bayrou ! Autant parler d’un pâté d’alouette, dont la recette est composée moitié-moitié d’un cheval et d’une alouette. La gauche se trouve donc à devoir bâtir un programme commun sur lequel puisse se retrouver les tenants de l’anti-capitalisme (du futur parti d’O.Besancenot) et ceux de la social-démocratie (l’aile du PS qui s’allie au Modem). Autant dire que le PS est condamné à rester dans l’ambiguïté : il continuera à refuser les adaptations nécessaires pour affronter la mondialisation, évitera de parler de l’Europe, prônera l’augmentation du smic et la relance budgétaire et verrouillera toute réforme du marché du travail, des retraites et de la protection sociale : car son allié de ces élections, le Modem ne pèse plus très lourd, tandis que l’extrême-gauche en sort plutôt renforcée.
Ces résultats ont été obtenus avec un taux d'abstention de 34,5% ; que ce serait-il passé si les abstentionnistes avaient voté à gauche ? La gauche voit dans sa victoire la sanction de la politique " de régression " (S. Royal) du gouvernement ; ce que le sondage
CSA contredit (70% des électeurs disent avoir voté en fonction de considérations purement locales). En réalité, la gauche a gagné grâce à l’abstention des électeurs de droite, vu l’absence d’alternative politique. Une partie de l’électorat de Nicolas Sarkozy, en n'allant pas voter, a fait connaître sa déception. Toutefois, 18 des 22 ministres qui se présentaient ont été élus ou réélus, ce qui témoigne d’une confiance dans le gouvernement, confirmée par les sondages (66% des électeurs souhaitent que F.Fillon reste 1er ministre).
Dimanche soir, F.Hollande a estimé que " la conclusion du président de la République doit être de corriger la politique qu'il a conduite depuis maintenant 10 mois ". Ce n’est pas ce que souhaitent les français : à 67%, ils veulent que les réformes annoncées se poursuivent, l’amélioration du pouvoir d’achat recueillant 66% d’opinions positives, les réformes permettant de limiter des dépenses de l’Etat 42%, l’aide aux catégories sociales les plus défavorisées 36%. Ces deux dernières priorités montrent une société étonnement consciente des changements nécessaires et qui est prête à ceux-ci.
Alors, au boulot ! Il reste à moderniser le marché du travail, à boucler le financement les retraites, à diminuer les dépenses de protection sociale et à enfin engager une baisse sérieuse des dépenses de l’Etat : tout cela afin de rendre du pouvoir d’achat aux français, de diminuer les charges sociales des entreprises et de permettre enfin les créations d’emploi et une diminution de la dette publique. Bref, ce pourquoi N.Sarkozy a été élu.



Je ne partage pas tout à fait cette analyse : au risque de paraître naîf, le Mouvement démocrate est un parti politique neuf, avec des structures incomplètes.
La construction, la naissance sont toujours des moments douloureux, les spasmes, les remous, les secousses telluriques ont émaillé la formation de notre planète avant qu’elle ne devienne cette terre placide et féconde que nous connaissons.
Il est en de même avec notre parti.
Laissons-lui le temps de trouver sa politique cohérente, une et indivisible. Le concept du refus de la non bi-polarisation politique bouscule toutes les habitudes.
Je crois vraiment à la " Politique Autrement " de l’Homme pour l’Homme, sans dogme archaïque révolutionnaire, avec seulement l’application du bon sens de la simple solidarité qui devrait tous nous habiter.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

c'est vrai dans l'idéal mais combien de bourriques nous entourent et semblent incapables de faire de la politique ? combien ont une conscience politique avec une éducation? combien ont lu les philosophes ? combien ont du temps pour se consacrer à une certaine discipline morale ? combien s'intéressent à l'Homme et à l'humanisme ?
Bref, mission impossible.