dimanche 16 décembre 2007

Création d'une antenne locale du Mouvement Démocrate à La Madeleine : Prolégomènes à la création d'une section.

Comment animer une section locale de manière efficace afin qu'on ne perde pas son temps, aussi bien en période électorale que hors période trouble ?


Il s’agit du comment animer une section locale de façon efficace en période électorale ou non.
Cela renvoie à la vaste question :
Communication politique et animation locale par un groupe partisan.
Et à un certain nombre de sous questions :


  • Qu’est ce que la communication politique par un groupe constitué ? Pour une section, la communication politique doit s’exprimer d’abord par le compte rendu de réunion. Pas le procès verbal ni les interventions résumées mais les idées en concert les unes avec les autres.
    La production d’écrits après contacts avec les différents acteurs du paysage social est également nécessaire. La rencontre avec les gens de terrain, habitants, producteurs et consommateurs de services publics permet l’ouverture au monde réel.

  • La sociologie du local et le gouvernement de la ville sont ils connus du groupe ? Une section a un périmètre d’action lié à sa géographie. Terre de travail traditionnel, zone de services aux entreprises, bassin d’équipements spécifiques, etc
    Comprendre l’histoire politique d’une zone à partir de sa géographie économique et politique fait partie du travail ordinaire du militant employé comme volontaire à l’étude et au travail.

  • La communication et la démocratie au sein du groupe et avec la population locale ? La communication politique au sein de la section respecte les mêmes règles que la communication politique en dehors de celle-ci. Il est important que les opinions de tous soient respectées, qu’il y ait des élections, que l’élitisme d’une minorité ne confère pas le pouvoir, que le programme politique ne soit pas livré clés en mains pour du consumérisme politique.

  • La communication politique : un peu de théories n’est il pas nécessaire aux pratiques ? A ce titre, depuis les travaux de pierre Bourdieu, on peut s’autoriser à penser que l’opinion publique n’existe pas en tant qu’agrégation d’opinions diverses à un moment donné.
    A ce titre également, on sait que les représentations sociales sont importantes pour mener un combat politique et donc la dialectique qui consiste à commenter les évènements par une grille symbolique élaborée constitue un devoir de la section politique de base comme du militant de base. La fabrication d’argumentaires sur les grandes questions est un travail ingrat mais nécessaire.

Il n’est pas possible ici de traiter l’ensemble de ces problèmes, donc essayons d’en choisir un ; de toute façon, dès que l’on tire sur un élément, comme dans un écheveau, tout vient avec.


Qu’est ce qu’une section politique ?


Une section est une rencontre d’hommes et de femmes pensant avoir les mêmes idées et s’imaginant qu’elles méritent d’être partagées par d’autres toujours plus nombreux.
A ce titre, lorsqu’un parti de notables ou de cadres devient un parti de masse, la définition de la section a tendance à changer. De groupe pratiquant le mode intuitu personae dans son recrutement, il devient ouvert avec des signes de reconnaissance qui changent. Ce n’est plus l’appartenance à la franc maçonnerie, à certains corporatismes ou au Rotary Club qui constitue le moyen du recrutement mais la reconnaissance de la valeur des idées. On passe de l’appartenance à certains milieux d’élection vers l’appartenance à un groupe de motivations reconnues.


Une section se dote d’objectifs. Pour qu’un groupe travaille efficacement, il a besoin d’objectifs :


  • Disposer d’un espace de discussion informel, permettant d’aborder tous les sujets essentiels au regard de la politique nationale ou communale.

  • Développer une vision et une approche collectives des enjeux de la politique internationale, nationale et régionale

  • Constituer un pool de lobbying et de conseil auprès des décideurs locaux et se faire connaître de la population.


Une section s’organise ensuite :


  • avec un fonctionnement informel mais qui bénéficie d’une reconnaissance formelle par les autorités fédérales et d’une reconnaissance du travail de chacun par les autres membres du groupe ;

  • en amont, pour élaborer des dossiers de très bonne qualité en valorisant et en exploitant l’information, les analyses et les propositions issues d’un vaste réseau de compétences ;

  • en aval, de valoriser ses analyses et ses propositions en irriguant les différents cercles de décision.


Les révolutionnaires de 89 se réunissaient beaucoup et parlaient beaucoup. Ces deux éléments sont toujours nécessaires au sein de chaque section.


Les révolutionnaires de 89 agissaient aussi beaucoup. Qu’on en juge à l’immense travail juridique qui a été accompli et à la révolution culturelle qui est née. Nos sections d’aujourd’hui palabrent beaucoup mais agissent peu, c’est le reproche que je leur ferai.


Les révolutionnaires de Bayrou ont transformé la politique mais sauront ils aller plus loin ? Pour cela il faut absolument que, si les mots n’existaient pas, la politique fasse communiquer les âmes entre elles.

Patrick Cocheteux & Jacques Descamps

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